Le diocèse s’honore d’avoir donné à l’Eglise universelle un pape : Gerbert, devenu Sylvestre II, le pape de l’an mil. Les annales rapportent qu’il est né en Aquitaine, région qui s’étendait alors jusqu’à nos montagnes et une tradition très ancienne nous dit qu’il serait né près d’Aurillac, à Bellac.


Mil commence sa vie comme moine dans l’abbaye Saint-Géraud d’Aurillac, puis son abbé l’envoie parfaire sa formation en Catalogne, où il reste trois ans au monastère de Vic. C’est là qu’il s’initie à la science arabe, étudiant les mathématiques et l’astronomie. Il est présenté au pape Jean XIII pour sa science exceptionnelle, puis à l’empereur Otton Ier. Celui-ci lui confie l’éducation de son fils (Othon II). Il devint son ami et Otton II le nomme, en 983, abbé de la célèbre abbaye de Bobbio. Il revient plus tard en France.

Adalbéron, évêque de Reims, le fait écolâtre : Gerbert y enseigne et y fait enseigner toutes les connaissances possibles, profanes et religieuses, antiques et modernes. Il se distingue par son érudition notamment dans le domaine scientifique. C’est ainsi qu’il imagine et construit toutes sortes d’objets à vocation culturelle comme des abaques, un globe terrestre, un orgue et des horloges.


Raymond de Lavaur emmenant Gerbert à l’abbaye d’Aurillac

Il conseille Adalbéron quand ce dernier, au concile de Senlis (987), fait élire comme roi, puis sacre Hugues Capet. Hugues Capet le nomme précepteur de son fils Robert et l’élève à l’archevêché de Reims (992).

Il succède ainsi à son protecteur sur le trône archiépiscopal de Reims, ce qui lui vaut des démêlés avec les évêques fidèles à l’Empire, et avec la papauté, dont il conteste l’autorité ; il joue un rôle dominant dans une série de conciles de France, où il se fait le champion de l’indépendance des Églises nationales, notamment pour la nomination des évêques. Otton III le fait évêque de Ravenne, puis, à la mort de son autre protégé Grégoire V, le fait élire pape en 999. Il est le premier Français à accéder à cette charge, sous le nom de Sylvestre II. Sylvestre réforma la discipline ecclésiastique et renforça l’autorité papale. Son érudition et ses connaissances scientifiques lui valurent une telle renommée que nombre de ses contemporains le considérèrent comme un magicien, ayant conclu un pacte avec le diable La diplomatie de Sylvestre II consiste à unir aussi étroitement que possible la Germanie de Otton à Rome ; il retient Otton près de lui et rêve d’un Empire latino-germanique capable de contrebalancer Byzance. Il détache de la Germanie les Églises de Pologne (sous Boleslas) et de Hongrie (sous Étienne) en les dotant d’une hiérarchie épiscopale nationale.

Ses traités savants sur des sujets relevant des mathématiques, de la philosophie et de la physique furent très célèbres. On lui devrait, en outre, l’invention du balancier et l’introduction des chiffres arabes en Europe occidentale. La musique, l’astronomie, l’arithmétique, la géométrie l’intéressaient vivement. L’opposition romaine l’oblige à quitter Rome en 1001, et la mort d’Otton, son allié de toujours (23 janvier 1002), condamne ses rêves de réforme. Il meurt à Rome, en 1003, sans avoir mené à bien son œuvre.