Plaidoyer chrétien pour l’écologie

Nicole ECHIVARD

Préfaces de Mgr Stenger et Pierre Rabhi

Une suggestion de lecture proposée par Odile

Dans ce livre où alternent prose, poésie, analyse statistique, exégèse biblique, méditation et contemplation, Nicole Echivard perçoit la fascination naissante du 17ème siècle pour la technologie, notamment à travers Bossuet qui, dans son « Sermon sur la Mort », emploie à l’encontre de la Nature un vocabulaire de prédation et domination : « Il (l’Homme) fouille partout hardiment comme dans son bien et il n’y a aucune partie de l’univers où il n’ait signalé son industrie » et Bossuet continue par un hymne à la gloire de la pensée humaine : « L’Homme a presque changé la face du monde : il a su dompter par l’esprit les animaux qui le surmontaient par la force … il a même fléchi par adresse les créatures inanimées… »

Descartes aspire à l’heure où les hommes se rendraient « maîtres et penseurs de la nature »

La Genèse nous rappelle que Dieu a confié la création à l’homme, comme « un jardin à cultiver ». L’Homme fait partie de l’entière création et est ainsi intimement lié au Créateur, il est appelé à une humilité responsable…

Pierre Rabhi l’exprime à sa façon en regrettant que « la planète soit perçue non comme une offrande exceptionnelle que tout rendait impossible au sein d’un cosmos infini, mais comme un gisement de ressources exploitables à merci jusqu’à la dernière forme de vie ».

A l’automne 2010, les évêques réunis à Lourdes sont percutés et interpelés par les chiffres des rythmes d’exploitation des ressources, laissant présager qu’il n’est peut-être plus temps : ainsi le 21 août 2010, l’humanité commence à « vivre à crédit » sur l’année 2011, ayant déjà épuisé toutes les ressources terrestres de l’année, phénomène qui a débuté en novembre 1987 et s’accélère d’année en année.

La Terre est limitée, épuisable mais aussi destructible si l’on use envers elle de force au lieu de sagesse.

Les chiffres crient l’épuisement de la Terre.

Les papes successifs alertent aussi :

« Par une exploitation inconsidérée de la Nature, l’Homme risque de la détruire et d’être à son tour victime de cette dégradation » (Paul VI – 1971).

« On se demande avec anxiété s’il est encore possible de porter remède aux dommages provoqués »…  « l’éducation à la responsabilité écologique est donc nécessaire et urgente » (Jean-Paul II – 1990)

« Si tu veux la paix, protège la création » (Benoit XVI – 2009)

(On s’étonnera de ne trouver aucune référence à l’encyclique « Laudato si » du Pape François, mais ce livre l’a précédée de quelques années et en rejoint totalement l’esprit)

L’Homme « moderne » refuse d’humaniser ses instincts, « technicise » jusqu’à sa raison à générer l’utile et l’on voit la disparition de nombreuses espèces, mais aussi groupes humains avec les avortements et infanticides sur les filles en Asie, les trafics divers d’enfants (organes, travail, guerre, prostitution..) et l’auteure se demande s’il ne faudrait pas également parler d’espèce humaine en voie d’extinction physiquement et spirituellement ?

Le défi écologique est pour le chrétien une question de regard, d’attention, d’admiration, de gratuité, de contemplation et d’abord d’accueil… Sur fond de péril écologique se profilent des vies, des choix, des activités, des métiers plus lestés de sens, tressant l’intelligence sage, l’amour et la créativité. Aux chrétiens de coopérer…

Tous, de Théodore Monod, Jean-Marie Pelt, Jean Bastaire, Pierre Rabhi, Jean-Paul II, Bartholoméos 1er ou Benoit XVI, (sans oublier maintenant notre Pape François), adressent à l’humanité un insistant appel :

C’est d’un changement de civilisation que la Terre a besoin, non de pansements. La Terre souffre d’une carence spirituelle dont les problèmes économiques et sociaux ne sont que les symptômes. Il faut une conversion des cœurs, une mutation des consciences à laquelle l’auteure nous convie en visitant les « règles » de vie des peuples autochtones et de la Communauté de consacrés (le Foyer Marie Jean) qu’elle a fondée avec son mari dans les années 1980 à Lyon.

« Le monde chante un Amour infini, comment ne pas en prendre soin ?»

 Pape François, Laudate Deum – 65.

Odile

Facebook
Email
WhatsApp
Twitter

Actualités