Jean-Baptiste Charbonnel est né en 1873 à Valuéjols. Sa passion pour la botanique se développe au Grand Séminaire de Saint-Flour, avec une petite équipe de botanistes (les abbés Delort, Serre et Chanet) dont Charbonnel est le chef incontesté, qui consacrent tous leurs loisirs à cette science. Ordonné en 1899, il devient vicaire à Molompize, Saint-Saturnin et Massiac, puis curé de La Chapelle-Laurent et pour finir curé de Roffiac. Comme le signale Pierre-Célestin Delrieu dans la nécrologie qu’il lui consacre : « L’abbé Charbonnel s’intéressait à tout : les mousses, les lichens et les algues ; les coléoptères, les serpents et les rats, sans oublier la poésie et l’histoire locale de Roffiac ». Jean-Baptiste Charbonnel n’a pas révolutionné le monde de la science botanique, mais il a légué plusieurs contributions importantes dans le Bulletin de la société botanique de France, qui portent sur les mousses, les menthes et les variétés de roses. Il lègue également à la postérité une grande quantité d’échantillons dont certains avaient été échangés avec ses confrères missionnaires à l’étranger, ainsi qu’un précieux herbier qui a été numérisé par le Conservatoire de Botanique du Massif Central. Pendant la première guerre mondiale, il est mobilisé comme ambulancier et entretient une correspondance avec l’abbé Alméras, curé d’Andelat. L’abbé Charbonnel sera curé de Roffiac de 1913 (sa paroisse est confiée à l’abbé Alméras pendant la Grande Guerre) jusqu’à sa mort en 1939. Les paroissiens disaient de lui qu’il courait encore les bois dans sa vieille soutane luisante à la recherche de plantes rares. L’herbier, les échantillons, les articles et la correspondance de guerre de l’abbé Charbonnel sont aujourd’hui conservés aux archives diocésaines.

Pascale Moulier, archiviste diocésain

Sources : Pierre-Célestin Delrieu, « L’abbé Jean–Baptiste Charbonnel (1873-1939)», Revue de la Haute-Auvergne, 1991.