Une lettre circulaire de Mgr Louis-Siffren de Salamon, datée du 25 novembre 1821, est intitulée ainsi : « Pour la propagation de la vaccine ». La vaccine a été créée par le médecin anglais Edward Jenner en 1796. Celui-ci avait découvert que les personnes infectées par la vaccine, une maladie bénigne des vaches, étaient immunisées contre la variole. Cette maladie tuait de 50 000 à 80 000 personnes en France au XVIIIe siècle. Plusieurs centaines de vaccinateurs ont sillonné les campagnes entre 1800 et 1850, passant dans les villages et luttant contre l’hostilité des personnes et des autorités locales. En 1821, l’évêque de Saint-Flour, conscient de cette résistance, adresse à tous ses curés une lettre circulaire les enjoignant d’exercer leur influence sur les paroissiens afin de les convaincre de se laisser vacciner : « Vous le savez, nos chers coopérateurs, la Variole est un fléau destructeur ; c’est une calamité publique ». « Cependant, il paraît que cette utile découverte (la vaccine) n’a pas fait jusqu’ici, dans le département du Cantal, les progrès désirables malgré l’expérience de vingt-cinq ans. Les habitants des communes rurales conservent contre elle des préjugés déplorables ».
L’évêque recommande donc à ses curés de se faire vacciner, d’encourager les parents à le faire pour leurs enfants lors du baptême et leur demande « d’user de toute l’influence » que leur donne leur ministère.
Quelques années plus tard, en 1832, Mgr de Gualy publie un mandement tout à fait différent face à l’épidémie de Choléra-Morbus qui touche la France et contre laquelle aucun remède n’existe à cette époque (on ne soupçonnait pas que la contamination se faisait par l’eau). Dans ces circonstances, l’évêque recommande à ses curés de dire des prières et leur permet d’accorder des dispenses de jeûne « jusqu’à ce qu’on soit délivré de la crainte du fléau ».
Pascale Moulier
Archiviste diocésain
