Le 29 décembre avait lieu l’ouverture du jubilé 2025 en la cathédrale de Saint-Flour.
Retour en images sur cet événement
Un grand merci à l’abbé Paul et à Marie-Claude Lestrade
Homélie du 29 décembre 2024 ouverture de l’année jubilaire Sainte Famille Année C
En ce dimanche de la Sainte Famille, en cette ouverture de l’année jubilaire, je vous propose trois regards : un regard sur le monde, un sur Jésus et finalement un sur l’Eglise, famille de Dieu
Un regard sur le monde
Le futur apparaît presque exclusivement menaçant. Les limites de l’agir humain sont particulièrement sensibles face à la crise environnementale et au dérèglement climatique, devant les guerres entre nations et les conflits familiaux. Nos histoires de vie exigent d’affronter bien des seuils, des crises, des deuils et des impasses. Dans ce contexte, nous avons cruellement besoin d’une foi qui espère. C‘est ainsi que dans sa bulle d’indiction le pape nous rappelle la phrase de saint Paul : « l’Espérance ne déçoit pas » Rm 5, 5. Ce dernier nous invite à être en cette année jubilaire des pèlerins d’espérance.
Dans ce sens, l’espérance peut être présentée comme une vocation. « L’œuvre propre à l’espérance, c’est d’ouvrir le temps malgré tous les obscurantismes et de le maintenir disponible à l’Eternel. » (fr Christophe). L’espérance nous donne de vivre le temps de crise en demeurant debout et clairvoyant. L’Espérance chrétienne n’est pas seulement une nuit, elle a aussi ses signes qu’il faut apprendre à déchiffrer. Nous venons de le vivre autour de la crèche de Noël.
Un regard sur Jésus
Et c’est l’ensemble de la vie et du ministère de Jésus qui est une année jubilaire : de sa naissance à sa résurrection. Relisez les passages d’Evangile que vous connaissez, ils ont une visée de Salut. Ils sont prononcés non comme des reportages anticipés d’une fin déjà tranchée, mais comme l’interpellation prophétique qui invite les opposants encore en chemin à la conversion.
L’espérance a un pouvoir d’anticipation actualisante. La Pâques de Jésus est l’aboutissement paradoxal de ce mode d’orientation qu’est l’espérance. L’espérance nue demeure alors comme la relation filiale à Dieu qui maintient sa promesse.
Une année jubilaire, est une année pour approfondir la foi dans un parcours progressif ajusté à chacun. « La vie chrétienne est un chemin qui a besoin de moments forts pour nourrir et fortifier l’espérance » La dimension spirituelle du Jubilé invite à la conversion, mais elle doit être conjuguée avec les aspects fondamentaux de la vie sociale afin de constituer une unité cohérente. « L’exigence de la paix nous interpelle et impose de poursuivre des projets concrets »
Un regard sur l’Eglise famille de Dieu
Espérer ne se réduit jamais à un acte individuel, nous appartenons à une communauté d’espérance. Nous avons nos familles humaines. Nous savons qu’il y a plusieurs manières aujourd’hui de faire famille. Les modalités familiales ne manquent pas. C’est ainsi qu’en Eglise nous parlons de la pastorale des familles. Dans cette ligne, les familles chrétiennes sont comme autant d’Eglise domestique où l’amour trace son chemin. La famille se présente alors comme le lieu de la rencontre et de la fête, l’espace du don et du pardon. La famille contemplant le cœur de Jésus découvre alors l’amour pour autrui.
A l’approche de la croix, Jésus n’espère plus pour lui-même, mais il prie pour les autres. La charité permet d’espérer pour autrui. Prier pour les autres, c’est manifestement espérer pour autrui et nous avons tous un prochain dans notre vie, un prochain à aimer.
La charité espère tout, au sens où elle ouvre de nouveaux possibles non maitrisables. La charité invite les croyants à dépasser la norme de la réciprocité dans l’échange. La charité en acte ne calcule pas le bien et c’est ainsi qu’elle rejoint en vérité le Christ vivant. L’Eglise de la terre est la communauté d’espérance de pécheurs en train d’être sauvés par Dieu. L’Eglise famille de Dieu peut être un laboratoire de sainteté et de réconciliation pour le monde. AMEN
