Une plaque de verre conservée dans les archives de Pierrefort a pu être récemment développée et révèle l’image de la statue qui fut vénérée sous le vocable de Notre-Dame de Planchis depuis le Moyen Âge. Le cliché montre en effet une statuette au visage dégradé par l’usure, mais qui porte néanmoins très clairement les caractéristiques stylistiques de la statuaire du XIVe siècle.

Cette statuette fut ensuite intégrée de façon très originale dans une niche creusée à même la poitrine d’une autre statue, sculptée au XVIIe siècle. La vitre qui la protège ne permettait pas de distinguer clairement son aspect ni son ancienneté. La chapelle de Planchis a été édifiée en 1641 par un prêtre originaire de cette paroisse, Antoine Clavières, qui remplaça un oratoire déjà existant, où la statuette était vénérée. On peut supposer que le prêtre commanda alors une statue « moderne » de la Vierge, dans laquelle une niche fut creusée afin de servir de réceptacle à l’ancienne statue. La statue devint alors reliquaire, puisque la statuette qu’elle protège était considérée comme image miraculeuse.

Notre-Dame Trouvée à Lavoûte-Chilhac

Une autre statue, qui présente d’indéniables similitudes stylistiques avec celle de Pierrefort, est vénérée dans le sanctuaire de Lavoûte-Chilhac (qui se trouvait dans le diocèse de Saint-Flour jusqu’à la Révolution) sous le vocable de Notre-Dame trouvée. L’histoire de cette dévotion est très intéressante. Le 8 juillet 1496, deux enfants qui jouaient près du pont de « La Volte » sur les bords de l’Allier, découvrent à l’intérieur d’un galet de quartz blanc qu’ils avaient brisé, l’effigie d’une Vierge en miniature (15 mm) tenant l’enfant Jésus dans ses bras. L’effigie est rapidement remise au prieur du monastère bénédictin. L’évêque de Saint-Flour, Charles de Joyeuse, est informé de la découverte et dépêche son vicaire général afin de procéder à une enquête détaillée. La minuscule image est insérée dans un reliquaire fabriqué par un orfèvre de Saint-Flour. Par ailleurs, un petit oratoire avait été aménagé sur le pont pour commémorer la découverte du galet miraculeux, où prenait place une statue portant le vocable de Notre-Dame du Pont. L’oratoire ayant été supprimé en 1889, on aurait utilisé la grande statue pour recevoir la petite, comme à Pierrefort, sous la forme d’une niche creusée dans la poitrine.

Notre-Dame Trouvée à Saint-Flour

Un troisième cas est celui de Notre-Dame trouvée à Saint-Flour. La statue en bois brut, sans polychromie, possède les mêmes caractéristiques que les deux précédentes mais d’un ciseau bien différent. Une niche ovale a été creusée dans la poitrine pour recevoir une médaille de bronze représentant une Vierge à l’enfant de style Renaissance, qui fut trouvée dans la montée qui porte son nom. 

L’originalité de ces statues très particulières mérite que l’on s’y arrête, car de l’avis de Bernard Berthod, spécialiste des reliquaires et des objets de dévotion, ces Vierges à niche pectorales semblent être très peu répandues, l’historien n’en ayant jamais rencontré du même type ailleurs.

Pascale Moulier

Archiviste diocésain

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