Saint Jean-Baptiste au désert, anonyme, XVIIe siècle (?), restauré par Marie-Anne Dorléans (atelier L’Oubradou de Neuvéglise).

Un beau tableau conservé dans  l’église de Lavastrie, représentant Saint Jean-Baptiste au désert, vient d’être restauré. Cette œuvre de belle facture s’inscrit directement dans la veine caravagesque, qui exploita largement la figure de Jean-Baptiste adolescent, retiré en anachorète dans une sorte de grotte. Il est généralement représenté assis, vêtu de sa peau de chameau ainsi que d’un grand drapé vermillon, qui forme un contraste violent avec les bruns foncés du décor. Le peintre Caravage, qui réalisa plusieurs Saint Jean-Baptiste au désert, est probablement l’instigateur de ce type d’iconographie. Les peintres français Valentin de Boulogne et Guy François ont également peint ce sujet et dans une posture proche de l’œuvre de Lavastrie, qui n’est malheureusement pas signée.

Ce tableau est un beau portrait de jeune homme. L’agneau, attribut de saint Jean-Baptiste, est représenté à ses pieds.

Au-delà des qualités artistiques de cette œuvre, une inscription sur le cadre nous précise les conditions d’arrivée dans cette église : « Donné par M. L. E. Lapeyre à l’église de La Vastrie en 1829 ». Une petite recherche dans les registres d’état civil nous apprend qu’il s’agit de Louis-Étienne Lapeyre de Lavastrie, tour à tour qualifié de propriétaire, de percepteur et de cultivateur. Fils d’un avocat et propriétaire terrien, il sera aussi maire de Lavastrie entre 1815 et 1817. Il épouse Anne Portefaix en 1808 avec laquelle il aura dix enfants. Celle-ci meurt en 1831 alors que son époux lui survit jusqu’à l’âge de 87 ans. Il offre cette toile en 1829, coïncidence ou pas, la même année qu’un certain Noël Roux fait don d’une toile représentant saint Pierre à l’église de Lavastrie. Noël Roux, habitant du village de Polignac et porteur d’eau à Paris durant l’hiver, avait aussi fait inscrire son nom et la date sur le cadre. Ce tableau s’est avéré être une toile du peintre Claude Vignon, choisie non pour ses qualités plastiques mais parce qu’il s’agissait du patron de la paroisse.

Pascale Moulier

Archiviste diocésain

Contact : archives @diocese15.fr

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